mardi 26 juillet 2011

Yes, we can't.





Avec lui je serai plus fort, il m'aidera dans les moments durs,
Avec lui je frimerai à mort, il m'aidera et guérira mes blessures.
Stupeflip - Ce petit blouson en daim




J'ai toujours bien aimé les pubs, le matraquage, la lobotomie commerciale. De la pub de bouffe pour chat qui fait "miau miau miau miau" à "tu me prêtes tes poils?" de Kiss Cool. Déjà quand j'étais un tout petit animal inoffensif, je contemplais les pubs Mattel et enviais ces petites filles au regard brillant, aux anglaises blondes si soyeuses et au coffre à jouets aussi empli que le mien mais en mieux, forcément. A chaque nouveauté annoncée, je partais à la chasse au Delhaize lors des courses hebdomadaires, me faisant piéger avec délice et consentement.
Alors une fois un peu grandie (point culminant : 1m64), je me suis tout naturellement tournée vers cette branche. De toute façon, astronaute j'aurais vomi dans la machine d'entraînement qui tourne, et ma condition physique de rêve m'empêchait de me laisser glisser en rond sur la rampe des pompiers. Bref, j'ai donc totalement par hasard fait un stage en relations publiques dans une belle agence de pub à Bruxelles, quand la crise ne menaçait pas, que tout le monde était jovial et insouciant et dilapidait l'argent de la dernière campagne (on préfère d'ailleurs dire business mais bon) dans des petits-déjeuners et brunchs pantagruéliques. J'aimais bien cette ambiance au départ, tout le monde se tutoyait, le mec du studio avait des tatouages partout, on m'envoyait acheter des cadeaux pour les clients, à qui d'ailleurs j'écrivais des cartes d'anniversaire.
Et puis mon stage en tant que copywriter a commencé. Mon art director s'appelait aussi Johanna, mais nous n'étions clairement pas du même monde. En gros, durant un mois, nous n'avons jamais trouvé de point d'équilibre et avons fini par nous nier royalement la gueule, ça valait mieux. Cette situation m'a quelque peu paniquée et m'a fait prendre conscience de la chose suivante : ton AD, c'est ton concubin +++. Parce qu'on passe des heeeeures ensemble à pinailler sur des détails refusés par le client, qu'on part en voyage à deux à Cuba vu qu'un tournage là-bas coûte moins cher qu'en Espagne, etc. Et vu qu'en mecs et en relations je n'étais déjà pas très douée, j'ai préféré reprendre des études, faire un master en commu pour aboutir à je ne sais pas trop quoi comme profession au final, mais pas publicitaire. Ce qui est d'ailleurs très con parce que je me rends compte aujourd'hui que c'est peut-être la seule voie qui s'ouvre à moi. Mais soit.

Tout ça pour dire que je n'avais pas de regrets. Jusqu'au jour où j'ai entendu ces mots magiques: "C'est peut-être à cause du chien qui regarde... Problème d'érection? N'hésitez pas à en parler". 

Merci au service public qui a le don d'exiger et de valider les plus belles campagnes.


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