samedi 1 octobre 2011

Le bracelet brésilien qu'il m'a donné.






Ce qui me lourde particulièrement dans cette vie, c'est le besoin de tout peser, planifier, de devoir calculer le moindre geste. 

Peser, car ici on pèse tout. Les mots, d'abord. "Mal" et "douleur", surtout. Ceux-là on apprend à les doser, à les prélever miette par miette afin de ne pas s'intoxiquer et surtout de ne pas effrayer ou s'attirer les foudres de l'autre. "Souffrance", on oublie carrément. Trop Danielle Steel.
On pèse aussi le pour et le contre de chaque opération à effectuer, de chaque rendez-vous, de chaque geste, finalement. Parce qu'il faut garder des forces pour après, si besoin est. Chaque action devrait être pondérée, avec un nombre de points à ne pas dépasser par jour au total. Le weight watchers appliqué à la vie, mec. Le problème est que parfois l'envie, sentiment ô combien irrationnel, vient se mêler à tout ça. Surtout si on apprécie la personne qui fait la requête. Ce qui fait généralement exploser le score. Les points excédentaires ainsi engrangés seront bien entendu déduits de la provision du lendemain... Sick sad world.

Planifier, ce qui est ici un gros paradoxe. Premièrement, il faut bien prendre conscience que tous les gestes ne seront pas possibles et secondement que ceux qui seront possibles ne le seront pas forcément toute la journée. Et enfin, la notion de planification implique également l'annulation de dernière minute ou variable totalement indéterminable, vu qu'il est impossible de prévoir quel nerf va se coincer, quelle jambe va traîner, quel trouble va subir la vue. Ce qui donne en résumé : oui, enfin peut-être mais pas tout le temps vu qu'on ne sait jamais, je te confirme si je peux et s'il te plaît ne m'en veux pas si ça ne va pas. Bordel, ne m'en veux pas.

Le stade du calcul est quant à lui la somme (ou la soustraction?) des deux actions précédentes. Autrefois j'étais dans la classe des nerds dont tout le monde se foutait, en math 8h et sciences appliquées, espérant que ça me servirait plus tard. Et bien ça ne m'aide absolument pas. Ca ne m'a jamais aidée. Mais parfois je repense aux gnomons et souris parce que le nom est mignon. Ou au jour (11.11.01) où le prof a débarqué en classe surexcité et nous a fait traduire la date en partant du binaire. Soit. Tout ça pour dire que je n'ai pas les skills. Du tout. Mais que ça n'empêche pas d'en sourire un minimum.

De cela découle donc un léger boxon dans ma vie sociale, faite d'espoirs, d'excuses et de chansons écoutées en boucle pour ne pas penser.


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