samedi 11 avril 2009

Excuse my manners if I make a scene.





















Wake up
!
Grab a brush and put on a little makeup
.
System of a Down - Chop Suey!




Bon, ben il faut croire que c'est revenu. C'est toujours quand on dit qu'on ne le fera plus que ça vous reprend, et ça n'en est que plus obsessionnel.
L'appel de l'encre virtuelle ou non est donc réapparu. Et ça c'est bien. Du moins pour moi. Vous, je n'ai pas trop envie de savoir, il faut bien l'avouer. Mais je vais vous expliquer pourquoi.


On m'a souvent dit que j'écrivais rarement sur des sujets positifs.
C'est parce que j'aime pas ça.


Je n'aime pas ça, parce que c'est d'un banal sans nom. Pour être exacte, c'est surtout le procédé de banalisation qui me gêne. Ça rend la chose accessible à tous, critiquable par tous. Ça la circonscrit, ça la réduit, ça la définit.
Bref, ça la vulgarise.
Plein de gens, y compris ceux qu'on n'aime pas, auront accès à cette chose, à ce petit coin de paradis en carton dont on était si fier, dont on se sentait l'unique propriétaire. Chacun va y aller de son petit commentaire assassin : "Quoi, tu aimes ça??!", "Mouais fin ça casse pas trois pattes à une brique". Après on va y réfléchir, et on va se dire que, effectivement, on s'est un peu emporté et que finalement ça ne valait pas ça. Si l'on part de ce principe, rien ne vaut rien s'il est confronté au goût des autres.
On peut donc premièrement dire que je pratique la rétention verbale et émotionnelle à des fins purement égoïstes, voire misanthropes.

Ensuite, et ça me gêne aussi, on rend le concept présentable, socialement acceptable et politiquement correct.

Tout plat quoi.

Genre le fait qu'il soit positif pour une seule personne ne suffisait pas, il faut en plus de ça qu'il le devienne pour tout le monde.

Prenons l'exemple du mec qui a découvert des îles, mettons les Grenadines parce que c'est joli. Et bien aujourd'hui, bien qu'il soit mort, il doit ressentir la même chose.
Il avait trouvé un coin sympa, on pouvait déconner et procrastiner en toute simplicité, tout en mangeant de la mangue fraîche en n'en ayant rien à foutre que le jus dégouline de partout vu qu'il suffisait d'aller se baigner dans l'océan LIMPIDE après.
Maintenant dessus il y a 5 Club Med*, un Burger King et un Starbucks. Donc si on résume bien, le découvreur des îles Grenadines, il a les boules parce que son havre de paix est devenu une destination last minute relativement courante.

Parler d'un truc positif, c'est le donner en pâture à l'opinion publique. A ceux qui ne demandent qu'une chose après une journée de merde, pluvieuse et pleine de rapports à rendre pour hier : détruire. Le mieux est l'ennemi du bien...c'est toujours dur de placer une expression bateau avec un minimum de cohésion, mais parfois ça en vaut la peine.
D'une belle pierre un peu mystérieuse, tirant son charme de sa forme douteuse et asymétrique, on obtiendra un bête galet, poli à force d'avoir été retourné dans tous les sens, d'être passé entre d'innombrables mains. Tout lisse, tout simple. Qui plaira à tout le monde, ou tout au moins qui ne dérangera personne.

Alors, j'ai envie de dire, pour une fois, jouons-la perso et ne démystifions pas. Gardons le bonheur et tous les trucs positifs pour soi, bien à l'abri dans une heart-shaped box.
Ça vaudra mieux pour tout le monde.


* Tant qu'on est dans le domaine de la protestation, j'ai AUSSI quelque chose contre le Club Med

2 commentaires:

  1. Y a une façon très efficace d'écrire des trucs positifs et de les rendre publics sans que personne puisse jamais les assassiner (sinon toi même): tu les pose sur papier, les garde pour toi, deviens chanteuse metal (mééééétâl pour dire avec l'accent d'au Sud de Bruxelles) et tu t'en sers comme lyrics. Comme ça, tout ce que les gens entendent, c'est "gruîk gruîk snurf grouuuuuu", et toi t'es bien!

    Bon évidemment dans ce cas faut espérer ne jamais avoir à sortir d'album et avoir l'éditeur qui demande tes proses à inscrire dans le livret que personne ne lira mais bon...je crois que dans mon cas, ça ne posera aucun problème!


    ps: le clubmayd, caylemal! D'ailleurs ils ont des plages de galets touts plats...c'est pour dire!

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  2. tant qu'à parler musique, la photo fait penser à la pochette d'album de Fantaisie militaire, de Bashung (pas le type le plus gai)

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