jeudi 22 mai 2008

Hey close the kitchen.
























Ooo ooo what if maybe
I hadn't have met you, no I hadn't have met you.
Bromheads Jackets - What if's + maybes




Oh, des guillemets...



" Depuis que tu es entrée dans ma vie, rien n'est plus pareil.

Non, je déconne.


Aujourd'hui, je tente de rester guigne. Mais quand je te vois manger ton truc rose tout dégoulinant de glucose et de cholestérol, je me dis que la vie n'est pas ce qu'on pourrait croire, et ça c'est bien. Même si je ne situe pas très bien en quoi mais ça va venir.

Par contre ce soir, j'ai dit "comme toi' et cette phrase sera à élever au rang de regret, comme pas mal d'autres, soyons honnêtes.
Parce que ça m'a encore rapporté un whiskey-coca.
Et ça, c'est fâcheux.
Non seulement ça sent la céphalée à 3km mais en plus c'est trop fort. Pourtant, on aurait pu croire que les bulles auraient pu alléger l'histoire et apporter un frétillement salvateur pour les papilles, un peu comme un coup de klaxon dans un auditorium l'après-midi.

Mais non.

- Et là tu viens de badigeonner de crème chimique la seule partie de ton visage qui était encore plus ou moins propre, bravo.

C'est sirupeux, ça attache, ça arrache, au lieu de flirter avec la luette, d'entamer un fox-trot avec les papilles. Tout ça pour ensuite dessiner une belle barre en pointillés le long des sinus, qui restera collée là jusque tard dans la matinée. Le whisky-coca, c'est la raison première qui me pousse à vraiment lire la composition des cocktails sur une carte. Sauf que ce soir, ça a foiré.

Faut jamais dire "comme toi", ça n'apporte que des ennuis. Mais quand on est pris au dépourvu, c'est vrai que ça peut toujours servir. C'est un peu la roue de secours du consentement, la béquille de l'acceptation, pour les jours où plus personne ne répond au standard.

- Attention à la crè...non, rien, trop tard.

Et puis, on ne le pense pas vraiment, pas de blague hein.
On sait qu'on ne sera jamais "comme toi" et j'ai envie de te dire merci pour ça.
Merci de garder une part d'inaccessibilité, une part de cauchemar évaporé au loin.
Merci de maintenir cette distance vitale à nos libertés respectives.
Sans ça, on pourrait se fondre les uns dans les autres, se confondre à l'infini dans un jeu de miroirs maculés d'empreintes digitales. Je ne sais pas ce que j'ai envie d'être, mais j'ai quand même une vague idée du but à ne pas atteindre, de la ligne à ne pas franchir. Ce serait un peu dommage de ruiner tout ce non-concept, cette absence de réalisation, par un simple "comme toi".

- Par contre ce serait bien que tu arrêtes de manger, pour le bien de tous.

Juste par flemme, par désertion. Sauf que ce soir, je n'avais pas envie de réfléchir. C'est toujours en ce genre d'occasion que tout foire, que tout perd pied et ce soir-là, ça n'a pas loupé. Tu étais là, j'étais pas loin non plus.
Tu m'as regardé, détaillé, déshabillé.
Puis nos regards se sont croisés.

Et rien.
Mais rien, hein.

Tu as tout de même jugé bon de venir me parler de ta vie pendant 3h et comme d'habitude j'ai cédé. Je t'ai écoutée, encouragée à poursuivre, tout en ponctuant la moindre de tes phrases soit par un hochement de tête, soit par une moue approbatrice. Tu as tout gobé. Et voilà où on en est aujourd'hui, ça ne te fait pas peur?

- Je peux en ravoir un?
- Ta gueule. Enfin. "


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