jeudi 14 avril 2011

Passage obligé mais pas souhaité - Part I







Ca a commencé un matin, pouf comme ça. J'avais 15 ans. Réveil super douloureux, difficultés à marcher, tête qui tourne. Mais, vu mon don pour le sport en salle, j'avais probablement dû faire un faux mouvement.
Oui.
Sauf qu'on était le 1er janvier et que le dernier cours de gym remontait à 15 jours au moins.

Les semaines ont passé mais pas le mal. Mes parents ne m'ont pas prise au sérieux au début, croyant à un subterfuge pour éviter l'école. Ils m'ont donc amenée 3 semaines après chez le généraliste, qui m'a balancé un "lumbago" au visage comme on annonce le menu du jour à la cafèt'. S'en sont suivies des séances de kiné catastrophiques, vu que pas adaptées. Une radio a permis de déceler une fêlure au niveau du bassin, une scoliose, bref des bricoles somme toute.
Les 3 années qui ont suivi on été relativement pénibles, pas mal de larmes, de questionnement, de rage aussi. C'est dur de voir ses potes sortir, te demander des conseils pour leurs fringues, te parler de leur première cuite, alors que toi, tu tiens à peine une heure debout. Cette nouvelle "obligation" de rester en place est devenue ma cage, de laquelle je pouvais voir tous ces gens qui, bien sûr, s'amusaient sans moi.

Côté médecine, le lol total. Deux orthopédistes, deux crétins finis qui ne pensaient qu'à me charcuter, à me prescrire des corsets et à m'annoncer la fin du monde. Enfin de mon monde. J'ai donc dû me "construire", comme le dit si bien Dolto, en entendant à 15 ans que j'allais crever de mal toute ma vie, finir en chaise roulante à 30 ans et surtout, "ne t'inquiète pas ça ne peut que s'aggraver". Encore aujourd'hui je tourne et retourne cette phrase dans ma tête en fronçant les sourcils. Whatevs hein.
Face à ce léger problème de communication, j'ai voulu changer de médecin. Ma mère m'a répondu qu'on n'allait quand même pas se taper tous les médecins de la ville. Je me souviens encore du coup de poing à l'estomac que ça m'a fait, de l'impression de ne rien valoir, surtout pas la peine.

De là est née une impression de malaise, de ne pas arriver à trouver ma place et encore moins à y rester.

La suite plus tard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire