mardi 5 mai 2009

Nothing till the weekend.


















Jealousy, turning saints into the sea,
Turning through sick lullabies.
The Killers - Mr Brightside




Ces derniers temps, les heures clignotent, défilent, mais en mal, parce que j'ai le loisir de pouvoir les compter dans le noir.
Ça brûle, ça n'a plus de sens, ça emmêle tout ce qui est friable et ça casse ce qui était emberlificoté, bien noué, bien serré. Un voyage dans tout ce à quoi on ne voulait plus jamais penser, tout ce qu'on ne voulait plus ne fut-ce qu'effleurer. Juste par plaisir.

Le sommeil reste malgré tout un jeu, et ça c'est plus que péjoratif.

Ce que j'aime avec les insomnies, c'est que l'on peut atteindre une dimension parallèle sans trop d'efforts.
Ce que j'aime moins avec les insomnies, c'est que le sol frise tellement qu'on dirait qu'il va atteindre le point de rupture*.

Et pendant ce temps-là, on me chante que "God is an excuse" et ça me fait sourire.

Mais bon, l'hypersomnie n'est pas une sinécure** non plus. Au réveil, tout semble être englobé dans une atmosphère précédant l'orage. Tout est gras, lourd et visqueux, les fins de rêves restent entortillées presque de manière obscène avec le réel, l'esprit croule souls le poids de la lenteur occasionnée par une trop longue cessation d'activité.
Et c'est encore pire si les rêves en question étaient trop agités, marathoniens à l'excès. L'impression d'une quête inachevée, d'une poitrine qui se crispe tout en restant inerte.

Le rythme cardiaque est bien trop rapide.
La torpeur est palpable.
Le malaise aussi.

On atteint des chiffres de ping colossaux mais on ne peut pas rebooter avant au moins 4h du matin, conséquence d'avoir prononcé la veille la fatale sentence "une bonne nuit de 12h et hop".

C'est toujours faux.

Autant l'insomnie nous écarte de la réalité, autant l'hypersomnie nous la flanque en pleine gueule.
Quand on ne dort pas bien, on peut le dire, les gens compatissent. Quand on dort trop et qu'on ne va pas bien, les regards sont lourds de reproches : pas d'excuse si on ne pige rien, le cerveau est normalement frais et dispo. Le marathon nocturne et chimérique, personne ne le prendra jamais au sérieux.

Au moins pendant l'insomnie, la nuit prend son temps. Les chiffres digitaux s'entassent dans un coin de la pièce, ne formant plus qu'un agglomérat rouge pétant bien irritant. Un rappel de tout ce qui est irrattrapable, de tout ce temps qu'on vient de perdre... pour rien. Du moins rien de bien.
L'imagination dépasse les barrières de la cohérence et parfois le point de non-retour. Les rêves éveillés font office d'inconscient maîtrisé. On limite d'ailleurs la casse en matière de cauchemar : en trois heures, on n'a pas des masses le temps de faire grand-chose à part récupérer ce qui est vital.
La courte nuit s'étale ensuite en couches épaisses sur la rétine, d'où cette impression au réveil d'avoir confondu le Nutella avec le collyre.
Le rythme cardiaque est incohérent mais les sourcils sont froncés, l'oeil reste un peu vif quand même : en si peu de temps, on ne s'endort pas vraiment.

Le monde apparait tel qu'il ne le sera jamais, l'imagination se fait la malle dans les recoins les plus fous du n'importe quoi. On sent que cette énergie malsaine dérange un peu et qu'elle ne durera pas mais on a envie d'y croire.

Vers 14-15h pourtant, c'est la dégringolade. Tout semble insurmontable, la fatigue se fait sentir, l'appel de la couette est bien présent, s'y refuser relève de l'impossible, pire qu'un McFlurry en période de régime. Cet état se maintiendra jusqu'à 22h : une nuit normale quoi. Puis, l'heure du coucher étant arrivée, on ira s'étaler en pensant qu'on l'a bien mérité et que cette nuit sera plus reposante que jamais. Le truc, c'est que c'est juste trop tard, l'heure est dépassée, le sommeil s'en est allé rejoindre toutes les choses improbables auxquelles on a pensé toute la journée.

Il va y avoir des pénalités.


* ou qu'il va devenir un bichon, c'est selon.
** j'avais toujours rêvé de pouvoir caser ce mot sans pour autant y arriver.

1 commentaire:

  1. Bordel merci. De surcroît, c'est une des fautes que je hais le plus -_- La magie des insomnies hein...

    RépondreSupprimer