mardi 20 février 2007

And all I wanna do is get off.








L'espace d'un instant j'ai failli y croire, résignée à ce que ma vie entre dans ce que le monde des bien-pensants (adeptes de la bien-pensance au Québec) a coutume de nommer LE DROIT CHEMIN.



Durant deux semaines, ce mode de vie, probablement chaudement recommandé par Actimel, a failli s'installer définitivement dans mon système nerveux ...
Du moins le crus-je candidement avec mon coeur et mes tripes d'écolière de 16 ans qui ne rentre pas dans les coffee shops.

Petite digression pas trop agressive en passant : c'est très touchant de voir que ces gens (et j'aime à penser qu'en 1803 il existait un groupe de discussion chargé d'élaborer une chiée d'expressions à la con autour du feu avec une tasse de thé), hum donc CES GENS ont pris la peine de trouver une expression idiomatique empreinte de grandeur d'âme pour qualifier cet acte subjectif et discutable qu'est la découverte de la vie telle qu'elle devrait être.
Toutefois, il me semble qu'ils ont à nouveau omis un point essentiel dans leur business plan ... En effet, bien qu'il soit tout à fait louable de tracer un itinéraire empirique destiné à sauver l'humanité, ce chemin censé être droit, il mène à quoi?


En même temps, l'étymologie et le taux de sagesse de cette expression doivent être aussi stimulants pour l'élévation de l'âme qu'un match de boule de fort un soir d'hiver en Turquie.



Mais pendant ce temps, à Veracruz...


Pour un peu ça aurait été normal et la vie serait bizarrement devenue claire et sereine : finis les yeux tirés et les traits en bataille, cheveux froissés et migraine à volonté.


Comme une pub de L'Oréal, mais avec les moyens de la RTBF.


Le mouvement incessant des rouages de mon cerveau aurait cessé, les images résiduelles se seraient superposées au réel et la dichotomie de l'existence aurait pris fin. Le sol aurait cessé de trembler et le plafond d'onduler en ricanant, me submergeant de leur écho lancinant.


Comme une comédie sentimentale américaine, mais avec une touche de Lynch pour le mobilier.


Le flot de mes paroles aurait pu être un peu plus recousu à défaut de tenir d'une pièce. Faire 5 allers-retours entre la cuisine et le salon pour cause d'oubli d'objet indispensable aurait été élevé au rang enviable d'anecdote plutôt que de quotidien. Les larmes auraient coulé pour une bonne raison, comme par exemple lorsque John Caffey meurt dans "La Ligne Verte" et pas juste "parce que j'en ai marre merde".


Comme un discours de Ségolène, mais sans les proverbes chinois.


Bref il y aurait eu de la cohérence, de l'équilibre mental, des fruits et des fibres.



Mais il s'agissait d'un coup dans l'eau : les vagues d'insomnies ont repris leurs droits, je peux ainsi aller ne pas sombrer dans de fausses incertitudes.

3 commentaires:

  1. « Il habite Balbec? » chantonna le baron, d'un air si peu questionneur qu'il est fâcheux que la langue française ne possède pas un signe autre que le point d’interrogation pour terminer ces phrases apparemment si peu interrogatives.
    PROUST


    Mais y en a plein des comme ça ; par exemple, tu croises un copain dans la rue et là il te dit :
    - "T'as été chez le coiffeur?"
    - "Non, non, il sont tombés tous seuls cette nuit, connard !"
    BIGARD


    Bien qu'il soit tout à fait louable de tracer un itinéraire empirique destiné à sauver l'humanité, ce chemin, il mène à quoi?
    BOYER


    "Quand le point d'interrogation se remet en question & vice-versa" (extraits)
    par Marcel, Jean-Marie et Joh.

    Date d'édition: ?
    Édition: ?
    Collection: Oui
    ISBN: parfois

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  2. "Relevant" n'existe pas en français.

    Ce qu'il y a de plus proche c'est "pertinent".


    De rien :p

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  3. Voilà qui est corrigé. En te remerciant :p

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