vendredi 11 avril 2008

Stand up and admit.




















Cast off the crutch that kills the pain,
The red flag wavin' never meant the same...
Billy Talent - Red Flag



Il fut un temps naguère d'autrefois, j'aurais du écrire des trucs en-dessous ou sur des images qui vendent des trucs.
Copywriter on appelle ça. Genre on pourrait croire que c'est le mec qui trace de petits cercles parfaits autour des "c" mais en fait non, ça aurait été trop facile.

LE truc qui me manque dans la pub, c'est le brainstorming.
Le "tempêtage de cerveau", quelle belle invention.
Ça permettait de pouvoir dire à peu près n'importe quoi tout en faisant semblant d'y réfléchir vraiment et en mangeant des croissants.
D'avoir l'air intelligent pour pas cher.
De se libérer la tête de mots trop encombrants car relativement inusités, comme "contextualisation" ou "conceptualisation" et de les jeter à la tronche du premier venu en prenant un air de connivence avec ... personne en fait, juste une private joke unilatérale quoi.

Mais maintenant que j'ai quitté ce secteur sans jamais y être vraiment entrée, les mots se bousculent à nouveau dans ma tête. Il y a un bon gros stock de 2 ans disséminé dans ma boite crânienne et forcément, ça déconne à fond de balle.
Avant, les mots flottaient, nageaient, s'envolaient pour aller se poser sur la table de la salle de réunion ou sur un cahier Atoma défoncé. Ils y restaient et vu que l'on prenait de la distance et que l'on menait chacun sa vie, on était en très bon(s) terme(s).

A présent, ils collent.
Ça fait comme une grosse purée de mots, un stoemp de syllabes et ça ne va plus. On peut les prendre, les rouler, les malaxer mais sans plus jamais pouvoir les décoller et a fortiori avoir les mains propres. Ils sont de trop. Ce qui pose problème ... car la rétention de mots s'est transformée en insomnies.

Au moment d'aller dormir, les mots tourbillonnent et se relaient pour m'empêcher de sombrer, l'un me heurtant l'épaule, l'autre me donnant une pichenette sur la tempe.

Pendant le sommeil, ils hurlent dans tous les sens, ricanent en se bousculant les uns les autres, tout en rebondissant sur les contours de mon crâne. Ce qui donne lieu à de bien étranges rêves, où par exemple tous les gens qui mangent des pistaches s'évanouissent puis chuchotent "Vanilla ice, ice, baby".

Et au réveil, ils atteignent le paroxysme du sans-gêne. Ce qui implique donc de systématiquement se réveiller à 7 ou 8 heures le samedi. Pour penser à rien. Enfin, surtout à tout mais vu que ça se mélange, ça ne rime à rien.

Parfois je me dis qu'il faudrait que j'arrête de les écouter, que je les écrase un par un comme des moustiques, avec la paume de la main. Mais ça donnerait une couche de mots morts car improbablement biodégradables et je ne suis pas sûre que ça vaille vraiment mieux.
Alors tant qu'on n'aura pas inventé le Baygon Mind, je garde la migraine et les cernes maladifs...


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