vendredi 18 avril 2008

Speak for yourself and they'll speak for you.


















It's the grooviest thing,
It's the perfect dream.
The Cure - Love Cats




Ça ne ressemble à rien, une fois de plus. Et bordel que j'aime ça. C'est ma sale habitude de couvrir la vie par de la musique trop forte.

Prendre le tram à 7h du mat' et regarder les gens tenter d'émerger, tout en écoutant Snot ou même Billy Talent, ça a quelque chose de féerique. Oui, "féerique" est à sa place.

Enchanteur et un brin malsain, tant la réalité est biaisée.
Plus c'est décalé, plus j'aime ça.

En fait, les chansons devraient posséder le pouvoir de changer le cours des choses. Parce qu'on ne vit pas Bruxelles en octobre, sous la pluie de surcroît, de la même façon selon que l'on écoute la B.O de Requiem for a Dream ou "Chelsea Dagger" des Fratellis. C'est un peu une manière de commander ses états d'âme à la carte, tout dépend de l'état dans lequel on souhaite se mettre. Donc il serait bien légitime que les notes et ondes aient une incidence sur la vie en général et pas uniquement sur nous.
La mélodie deviendrait une façon de modifier à l'infini les choses périssables, les émotions, les repères.

Le principe de base, c'est de monter le son au maximum, histoire de recouvrir la vie.
L'autre vie. Parce que la musique, ça divise. Deux univers de banalités, deux hémisphères de normalité.
Sauf qu'il y en a un des deux qui préfère masquer les sons de la rue.
Les cris des enfants chiants.
Le bavardage intempestif des vieux.
Les engueulades des couples pas heureux.
Tout disparaît sous une couche de "Lovecats" des Cure.
Ça n'a l'air de rien comme ça mais ça fait toute la différence.

Si l'on se pose deux secondes, que l'on bloque le temps, on devient spectateur. Voyeur de la normalité. Mais celle des autres.
Où le moindre geste est sorti de son contexte rendu inaccessible par les décibels, brillant alors par sa connerie et son inefficacité.
Où l'on prend conscience que l'on ne vaut pas mieux qu'eux et merci bien.

Chaque déplacement devient une bulle, qui crève dès que je dévisse mes écouteurs. Mais une si belle bulle, tellement synthétique et dérisoire... A tel point que même pour cinq minutes, ça en vaut la peine. Une esquisse de détournement, l'amorce d'une digression : bref, l'échappatoire éphémère mais indispensable dans une journée.

C'est con mais ça me rend heureuse. Avoir un bête sourire collé sur la figure, juste parce que personne ne comprend la même chose que moi, ça me fait plaisir. Et me donne envie d'aller plus loin, histoire de voir si je rirai autant après. On lance les paris?


3 commentaires:

  1. Entendre parler de Billy Talent par un blog francohpone, ça a aussi quelque chose de féérique.

    Merci :)

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  2. J'avais lu hein.

    BÉBÉ :|

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  3. Kler que tu n'as pas forcement les mêmes envies en te déplacant en transport en commun lorsque tu entends Patton gueuler en boucle "The cat's in the bag and the bag's in the river" que si tu écoutais "Vesoul" :D (aller chauffe Marcel)

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