vendredi 2 juin 2006

Let it be...


















Bon. L'heure est grave.

Parce que vous savez comme moi que quand on dit "bon", ça n'augure jamais rien de moelleux.

Par exemple:

"Bon, je dois partir", sur MSN,
"Bon, on va crever", dans la vie de tous les jours,
"Bon, la prof veut que je change la totalité de mon TFE mais elle ne m'a donné aucune consigne parce que la roulette russe c'est tellement plus drôle", à titre d'exemple totalement fictif : tant que je n'aurai pas eu mon diplôme, je ne vendrai pas la mèche.

Il semblerait que la vie ait décidé de prendre un certain tournant.

Durant trois ans nous avons ri. Souvent de nos conneries à deux balles, encore plus souvent de l'absurdité totale de ce qui nous était demandé :
"Vous me faites une présentation professionnelle sur Danone, sans PowerPoint, déguisés et sous forme d'émission télé".
Mais globalement, on a beau dire que ça nous a prodigieusement lourdé de faire des études, on va le regretter.
On va regretter le temps où on pouvait arriver en amphi en machouillant une couque de la cafèt', regretter le temps où on essayait de traduire littéralement l'horoscope flamand pendant les conférences et bien entendu regretter le temps où l'on pouvait discuter de tout et de rien tout en croquant un biscuit durant les interros.

On a donc essayé de reculer les échéances comme on pouvait : "Allez si ça se trouve on va doubler hahaha". Ok, on n'avait pas vraiment envie de doubler, mais ça ne nous effleurait même pas que cette vie de cocagne puisse s'arrêter du jour au lendemain, nous laissant glacés et amers sur le pavé plein de chewing-gums de l'avenue K. Adenauer. Et non ce n'était pas juste pour placer "vie de cocagne".

En fait durant trois ans, on n'a du penser à rien. Et là on se retrouve nus comme au premier jour, proies des entreprises ou des masters de l'Ich*c (vous savez, l'école où on reste debout tant qu'on n'a pas donné la bonne réponse...).
Moi, je dis oui. Temps de prendre ses responsabilités, d'arrêter d'étudier des conneries de définitions (une gommette à celui qui se souvient du marché en backwardation), enfin de vivre nom de dieu!!!

Mais d'un autre côté, rire toute la journée et ne pas se lever "juste parce qu'on n'a pas envie" et oublier qu'on avait cours, c'était plaisant...
Dans moins d'un mois tout le monde va se séparer et vivre sa vie, l'un à l'étranger, les autres en entreprise ou...dans leur chambre. Et on ne se retrouvera pas tous dans 10 ans, c'est juste bon pour les chansons ça.

En trois ans on en aura vécu des trucs, bons ou mauvais. Je n'oublie rien (ni personne, malheureusement ou non) et même si on n'a pas arrêté de se plaindre, en bons étudiants occidentaux et ingrats que nous sommes (cependant, tant qu'on y est, une connexion wifi NON SECURISEE reste un atout majeur de l'enseignement actuel), je sais que je vais regretter ce temps d'insouciance et de légèreté, avec la seule préoccupation de savoir chez quel portugais on ira manger notre sandwich quotidien.

Voilà l'abcès est crevé, ça me torturait l'estomac comme avant un premier rendez-vous donc merci...


Photo: Clément, Nono, Thomas et Baptiste face à la roue du destin Ajax Liquid Action. Baptiste a gagné un cabas rose.

1 commentaire:

  1. EPHEC, IHECS: autre papier, même combat!

    Fatcha qu'c'est passé vite!

    Tout ça pour être licencié au bout du compte...

    Bon, ben... c'est pas tout ça, mais... en tant qu'étudiant étudiant peu, je ferais mieux d'laisser tomber la communication appliquée pour ce soir.
    C'est qu'j'ai l'mémoire qui flanche puis... si y'a doublage, y'a perdage!

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